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Recherche et développement en Allemagne : Fraunhofer Institut

Recherche et développement en Allemagne : Fraunhofer Institut

Depuis leur création le 26 mars 1949, les instituts Fraunhofer sont un exemple réussi de longévité dans la recherche allemande. Cette structure dédiée à la recherche appliquée pour les entreprises a inspiré les partenaires français. Nous résumons brièvement l'histoire de la Fraunhofer-Gesellschaft, son importance pour les entreprises allemandes et vous parlons des instituts Carnot, le pendant français.



L'histoire du Fraunhofer Institut

1. L'histoire du Fraunhofer Institut

De l'énergie éolienne au développement de logiciels en passant par la biotechnologie marine et les nano-systèmes électriques, la liste des applications des 76 instituts Fraunhofer en Allemagne donne un premier aperçu de la diversité du réseau. À la fin de l'année 2022, Fraunhofer employait 30 350 personnes, dont :

  • 22 430 scientifiques, techniciens et administratifs
  • 7415 étudiants
  • 505 apprentis

Les instituts Fraunhofer constituent un acteur incontournable de la recherche appliquée en sciences naturelles en Allemagne et en Europe. Ils doivent leur nom au chercheur et entrepreneur Joseph von Fraunhofer (1787-1826) et ont leur maison mère à Munich.

Cette structure se base sur un partenariat entre acteurs privés et publics. De manière schématique, les instituts Fraunhofer mettent souvent en avant le modèle des trois tiers et bénéficient d'un financement public de base qui constitue un tiers de leur budget et qui vient en très grande majorité de l'État allemand.

Les deux autres tiers viennent directement des contrats qu'ils remplissent et qui sont le cœur de leur travail. Ces contrats peuvent venir du secteur public, que ce soit l'État, les Länder ou l'Union européenne, c'est le deuxième tiers. Ou, finalement, troisième source de financement : des contrats signés avec des moyennes entreprises et des groupes.

Les instituts Fraunhofer permettent donc avec le soutien de l'État allemand de développer les technologies utiles aux entreprises allemandes, c'est l'une des clés de la réussite des entreprises allemandes à l'international.

Cependant, Raoul Klingner, directeur de la section internationale des instituts Fraunhofer défend l'indépendance de la structure :

"Il y a certes un financement de base de l'État, mais chaque institut a ses propres responsabilités et est autonome dans la disposition de ces fonds."


2. Soutien scientifique aux entreprises allemandes

Même les grandes entreprises, qui possèdent leur propre secteur de Recherche et Développement font appel aux instituts Fraunhofer, comme l'explique Raoul Klingner :

"Il arrive évidemment qu'une entreprise veuille développer une technologie pour ses produits et qu'elle n'ait pas les moyens personnels ou les connaissances pour le faire. Elle fait alors appel à un ou plusieurs de nos instituts pour développer cette technologie sur un projet très concret. Il arrive également qu'un de nos instituts mette lui-même au point une nouvelle technologie qui pourra ensuite être développée, que ce soit par exemple une nouvelle tête de laser ou des bras pour des robots. Mais ces cas sont plus rares."

Cette structure de base a des implications importantes sur le travail interne : une grande partie des employés travaillent sur un ou plusieurs projets précis mais également sur une durée déterminée. Un projet avec l'industrie dure en moyenne six mois, donc à peu près la moitié des plus de 30 000 employés travaillent de manière temporaire.

Si les instituts Fraunhofer sont un soutien de poids pour les entreprises allemandes, ils n'excluent pas de travailler également avec des entreprises ou des institutions venues du monde entier. Le réseau Fraunhofer possède de très nombreux bureaux à l'étranger pour faciliter le travail lors des projets internationaux. Ils ont leur partenariat le plus dense avec la France et les instituts Carnot.





3. L'institut Carnot, un "Fraunhofer à la française" ?

La structure française est bien plus récente que celle de son homologue allemande puisqu'elle n'est apparue qu'au milieu des années 2000. Alain Duprey, directeur général de l'association des instituts Carnot, explique :

"Cela fait longtemps que l'État français a un très bon niveau de recherche. Mais nous avions du mal à mettre toutes ces compétences au service des entreprises. En 2004, il nous a été demandé de créer des "Fraunhofer à la française". Autant dire que le ton était donné. Les Fraunhofer sont pour nous un modèle, avec des imperfections certes, mais avec aussi beaucoup de choses qui marchent bien. Il s'agissait pour nous d'adapter ce modèle à un nouveau cadre national et à une nouvelle époque."

C'est ainsi qu'en 2006, le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche crée le réseau des instituts Carnot. Ce nom peut être interprété comme un clin d'œil au modèle allemand, car le célèbre physicien Marie François Sadi Carnot (1837-1894) est à quelques années près, le contemporain de Joseph von Fraunhofer.

Comme pour les instituts Fraunhofer, l'objectif de ce réseau est la recherche appliquée au service des entreprises. Sans surprise, les mêmes domaines d'activité se retrouvent donc dans la liste des 39 instituts Carnot : environnement, mécanique, chimie, construction, etc.

Leur structure est différente de celle de leurs homologues allemands puisque, une fois n'est pas coutume, le modèle français est moins centralisé autour d'une maison mère. Les instituts de recherche deviennent instituts Carnot pour une durée déterminée (cinq ans), renouvelable selon le respect des engagements initiaux. Alain Duprey déclare :

"Aujourd'hui, dans le domaine de la recherche, on sait que l'argent public ne va pas augmenter. Donc pour chercher de nouveaux fonds, il faut se tourner vers l'Europe et de manière contractuelle vers les entreprises."

Avec un budget consolidé qui atteint aujourd'hui environ 2,2 Md€, le réseau Carnot veut désormais explicitement tenir la comparaison avec les instituts Fraunhofer.

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