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Professeur en France et en Allemagne : un métier à l’image ternie

Professeur en France et en Allemagne : un métier à l’image ternie

Selon l’index de la fondation Varkey, l’image des professeurs allemands et français atteint une valeur de 33 points sur une échelle allant de 0 à 100 points. Cette image ternie explique en partie la pénurie apparente de professeurs que l’on observe depuis plusieurs années en Allemagne et en France. Quelles en sont les autres causes ?

Réduction du nombre de fonctionnaires, contrats précaires, augmentation des heures de travail et âge de la retraite pour l’Allemagne.

Salaires modestes, baisse du nombre de postes et recours aux contractuels pour la France.

Le personnel enseignant en France et en Allemagne en chiffre

Aujourd’hui, on compte 881 400 enseignants (1er et 2nd degré) et 12 413 050 élèves en France (L'éducation nationale en chiffres 2018). En 2018, le nombre de postes ouverts aux concours enseignants du second degré (collèges et lycées) est en nette baisse par rapport à 2017 : 5 833 postes sont proposés pour le Capes externe, contre 7 315 l’an dernier (6 011 postes avaient été pourvus).

Pourtant tous ne peuvent être pourvus, faute de candidats suffisamment qualifiés pour intégrer l'Education nationale.

À la rentrée 2018, 1117 postes restent vacants. Les matières telles que l'allemand, les lettres classiques et les arts plastiques sont les moins bien loties : à la dernière session du Capes, le concours de recrutement du second degré, on comptait seulement 2 candidats pour un poste.

Le résultat :

  • Allemand = 124 postes non pourvus
  • Lettres classiques = 103 postes non pourvus
  • Arts plastiques = 16 postes non pourvus
  • Mathématiques = 115 postes non pourvus

Ce pour ne citer que quelques exemples. Au total, plus de 1000 postes n’ont pu être pourvus.

Le personnel enseignant en France et en Allemagne en chiffre

En Allemagne, aujourd’hui, il y a 763 304 enseignants et 8 500 000 élèves. Selon l’étude de Bertelsmann Lehrkräfte dringend gesucht (Urgent : recherche enseignants!), il faudrait que soient recrutés à l’horizon 2025 au minimum 105 000 professeurs, et ce, uniquement pour les écoles primaires.

Vu que l’on compte environ 60 000 départs, que la création de 26 000 postes supplémentaires est nécessaire pour accueillir des élèves toujours plus nombreux et que la mise en place d’établissements accueillant les élèves toute la journée nécessite selon les experts l’ouverture de 19 000 postes supplémentaires et que dans le même laps de temps environ 70 000 étudiants devraient finir leurs études, 35 000 postes resteront vacants. Tous niveaux confondus, ce sont 200 000 enseignants qui manqueront en 2025.

Professeur contractuel : un statut précaire

Pour pallier au manque de professeurs en Allemagne comme en France, on fait appel à des contractuels ou professeurs de deuxième formation.

En France, ils représentent déjà 20% du corps enseignant. Les contractuels sont pris en CDD à temps plein ou partiel dont la durée peut varier en fonction des besoins de l’établissement. Leur salaire est cependant moins intéressant que celui des professeurs titulaires et les vacances ne leur sont rémunérées que si le contrat est conclu pour une année scolaire complète.

En Allemagne, les aspirants professeurs se font désirer et c’est pourquoi, les Allemands font eux aussi appel à des enseignants de deuxième formation (Quereinsteiger). Pourtant derrière les promesses de CDI ou de titularisation, se cache un chemin semé d’embûches. Leur salaire n’est souvent pas aussi intéressant que celui des professeurs titulaires et les vacances ne leur sont pas toujours rémunérées.

Professeur contractuel un statut précaire

Dans les deux pays, l’intervention de professeurs contractuels/de deuxième formation est sujet à discussion, d’une part parce que ces personnes en majorité très investies ne bénéficient que d’un statut précaire et d’autre part parce leur accompagnement pédagogique n’est jamais pleinement assuré et qu’ainsi la qualité des cours qu’elles dispensent peut s’en ressentir.

Différences de salaire des professeurs en France et en Allemagne

En France, les professeurs du primaire et les certifiés (titulaires du Capes) débutent à 1795 euros bruts pour finir au maximum à 3777. Les agrégés démarrent, eux, à 2076 euros et peuvent espérer jusqu'à 4555 euros.

Selon les chiffres de l'OCDE, le salaire moyen d'un enseignant allemand après 15 ans d'exercice s'élève à plus de 65 000 euros annuels, contre moins de 35 000 euros en France. Mais les Allemands passent plus de temps avec les élèves que chez le voisin, dans le secondaire du moins : en moyenne 750 heures par an contre environ 650 heures en France.

"Le temps d'enseignement a augmenté de deux ou trois heures par semaine partout en Allemagne ces dernières années", précise Gesa Bruno-Latocha.

C'est encore plus marqué en Allemagne de l'Est. En ex-RDA, un professeur donnait 22 heures de cours (de 45 minutes). Aujourd'hui, c'est jusqu'à 28 heures. En France, les professeurs des collèges et lycées enseignent entre 15 et 18 heures par semaine.

La retraite des enseignants en France et en Allemagne

En France, l’âge d’ouverture des droits à la retraite des enseignants est en moyenne de 60 ans pour les professeurs. Mais attention, pour obtenir une pension complète (taux maximum de 75%), il faut justifier d'une durée de service de 150 à 166 trimestres (37 à 41 ans de travail).

En Allemagne, un professeur doit avoir 67 ans et avoir cumulé 71,75 points à raison de 1,8 point par année travaillée (soit une durée de service de 40 ans) pour avoir droit à la pension complète (taux maximum de 71,75 %).

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