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8 questions interdites en entretien d'embauche en Allemagne

8 questions interdites en entretien d'embauche en Allemagne

Dans le cadre d'un entretien d'embauche, l'employeur doit vérifier les connaissances et les compétences du postulant pour savoir s'il est bien apte à occuper le poste proposé. Le candidat ne doit en aucun cas mentir, sinon, l'employeur pourrait contester le contrat de travail a posteriori pour cause de tromperie. En revanche, les candidats ne sont pas tenus de répondre à des questions discriminatoires. Voici les 8 questions interdites en entretien d'embauche en Allemagne ainsi que nos conseils pour bien réagir dans ce genre de situation.



Les questions concernant la grossesse

1. Les questions concernant la grossesse

Pauline Larsen (nom modifié par la rédaction) ne se doutait pas de tout ce qui pouvait mal tourner lors de son entretien d'embauche en Allemagne. Cette ingénieur de 36 ans s'est retrouvée en entretien chez un grand assureur allemand. Après une brève discussion, le responsable lui a demandé comment elle envisageait le poste lorsqu'elle aurait des enfants.

Pauline est tombée des nues :

"Il a ensuite bégayé qu'il n'était pas sûr d'avoir le droit de poser cette question. Pourtant, en tant que responsable de douze employés, il le savait très bien."

Sandra Lidke, avocate spécialisée en droit du travail allemand, précise :

"Il s'agit d'une question absolument inadmissible. Au tribunal, cela peut rapidement coûter 10.000 euros à l'entreprise."

Si une femme est interrogée sur son projet familial et reçoit ensuite une réponse négative à sa candidature, cela peut constituer un indice de discrimination à l'embauche en Allemagne. "Dans ce cas, les chances de la plaignante d'intenter une action en dommages et intérêts sont très bonnes", affirme Sandra Lidke.

Lors d'une candidature, les femmes ne doivent pas être interrogées sur leur grossesse existante ou prévue. Cela s'applique même si la femme est soumise dès le départ à une interdiction d'emploi en raison de sa grossesse. Après tout, une grossesse est un état temporaire.

Exception : Si la durée de la relation de travail est si courte que la femme ne pourrait même pas se présenter au travail, la question peut être posée lors du processus de recrutement.


2. Les questions concernant l'état de santé

En principe, un candidat n'est pas tenu de révéler des maladies.

Exception : En cas de maladie contagieuse qui met en danger des clients ou des collègues, ou en cas de souffrance qui réduit durablement la performance au travail, les candidats doivent le révéler.



Les questions concernant le handicap

3. Les questions concernant le handicap

L'employeur n'a pas le droit de poser de questions sur une éventuelle invalidité du candidat.

Exception : Si l'employé a des doutes légitimes quant à l'aptitude de la personne à occuper le poste, la question peut être posée.


4. Les questions concernant l'État civil

Célibataire, marié(e) ou en couple ? Cette question est interdite en entretien d'embauche. Les candidats peuvent même mentir sans conséquences juridiques.


5. Les questions concernant l'origine ethnique ou nationale

Un bref coup d'œil sur le nom de famille, et voilà que dans le small talk initial, la question sur l'origine du candidat franchit les lèvres. Dans un entretien d'embauche, c'est un "no-go" absolu ! C'est ce que dit la loi allemande sur l'égalité de traitement (Allgemeines Gleichbehandlungsgesetz).

Personne ne peut être désavantagé en raison de caractéristiques individuelles pour lesquelles une personne n'a aucune influence, comme l'origine, la couleur des cheveux, le sexe et l'âge.



Les questions concernant l'appartenance religieuse ou politique

6. Les questions concernant l'appartenance religieuse ou politique

Tout comme la question de l'origine, les postulants peuvent refuser de partager leurs opinions politiques, syndicales ou religieuses.

Exception : Les employeurs confessionnels, tels que l'Église ou les organismes responsables de l'Église, peuvent demander aux candidats leur appartenance religieuse.


7. Les questions relatives au patrimoine

En général, la question de l'argent et des biens fait partie des questions illégales. Le Tribunal civil de Brême (Landesarbeitsgericht Bremen) a décidé qu'il n'y avait aucune obligation envers l'employeur de révéler des dettes existantes (LAG Bremen du 4.2.1981 - 2 Sa 207/80).

Exception : Si le travail consiste à gérer des fonds ou s'il existe un risque de corruption, les employeurs peuvent se renseigner sur la situation financière du candidat. Dans ce cas, vous devez également répondre en toute honnêteté.


8. Les questions concernant les peines avec sursis ou d'emprisonnement

En principe, il ne faut pas demander aux candidats s'ils ont déjà été condamnés à des peines de prison ou à des peines antérieures.

Exception : Si l'activité à exercer nécessite cette question, elle est autorisée. Par exemple, si une banque veut employer une personne à la caisse, les questions sur les infractions contre le patrimoine sont autorisées. Ou encore : les écoles de soutien scolaire peuvent exiger des nouveaux enseignants un certificat de bonne conduite délivré par la police parce qu'ils exercent une activité proche des enfants et des jeunes.



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[Conseils] Réponses et réactions possibles à des questions illicites

Jérôme Lecot, Directeur du cabinet de recrutement franco-allemand Eurojob-Consulting, estime que des questions illicites permettent de tester les candidats dans leur vie professionnelle quotidienne :

"Lors de rendez-vous avec des clients, il arrive que l'on soit confronté à des situations totalement inattendues. Il faut alors improviser de manière professionnelle. Si un candidat est complètement déstabilisé par une question inattendue, il aura probablement du mal à se vendre, même dans des situations délicates dans son futur emploi."

En principe, les candidats doivent savoir qu'ils ne sont pas soumis à une obligation de divulgation. Cela signifie que celui qui n'est pas interrogé ne doit rien révéler de lui-même.

Comment réagir à une question discriminatoire en tant que candidat ?

Si un postulant se voit confronté à une question inadmissible, voici 3 réations possibles :

  1. Vous pouvez quitter l'entretien d'embauche parce que la violation du droit que vous observée fait que l'employeur n'entre plus en compte pour vous.

  2. Vous pouvez mentir pour continuer à avoir une chance dans le processus de recrutement.

  3. Vous pouvez poser des questions en retour avec assurance pour découvrir les raisons de cette question.

C'est cette dernière solution que recommande Jérôme Lecot. Selon lui, une bonne réponse à la question de la planification familiale serait :

"Je peux volontiers vous répondre. Mais je ne vois pas pourquoi un sujet aussi privé devrait faire partie de cet entretien. Y a-t-il une raison particulière à cela ?"

Cela ouvre la possibilité d'aborder le sujet de manière objective.

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