Congé de maternité en Allemagne : l'impact sur la carrière

Maman ou future maman travaillant, vous vous interrogez quant aux modalités du congé maternité en Allemagne ? En effet, il existe certaines différences notables par rapport à la France. Mieux vaut y être préparée pour éviter tout déconvenu avec votre employeur. Voici nos conseils pour concilier au mieux maternité et travail en Allemagne.

Il faut savoir que l'idée qu'une jeune maman qui décide de travailler, tout en élevant ses enfants, peut être encore parfois soumise aux critiques en Allemagne. Mais si vous souhaitez reprendre le travail rapidement, rassurez-vous, la loi allemande est de votre côté ! Elle oblige, en effet, votre employeur à vous réintégrer aussitôt le congé maternité terminé.

Si vous souhaitez reprendre vos fonctions dans l'entreprise à l'issue de votre congé maternité en Allemagne (Elternzeit), il vous faut l'indiquer à votre responsable le plus tôt possible. Sachez également qu'une entreprise ne peut vous licencier pendant votre congé maternité.

Petra Bonnet, conseillère en Ressources Humaines, à Stuttgart, explique :

"Les femmes devraient clairement signaler à leur chef qu'elles souhaitent revenir."

Elle souligne qu'il est toujours très bien vu de proposer des "alternatives" à son responsable au cas où l'on ne souhaite pas réintégrer son poste à 100 %.

Südwest à Karlsruhe encourage les mamans à réfléchir à leur retour dans la vie active lors de leur Babypause :

• Vous souhaitez retrouver votre ancien poste ?
• Ou plutôt opter pour un autre type de contrat ?

Pour Madeleine Leitner, coach en carrière à Munich :

"Devenir freelance est une bonne alternative, car ce statut offre plus de souplesse."

Selon le Ministère allemand de la famille, les femmes salariées dans une entreprise employant plus de 15 personnes sont également en droit d'obtenir un contrat à temps partiel après leur congé maternité. Il faut pour cela que la relation de travail entre la personne concernée et l'entreprise existe depuis au moins six mois et que la mission à temps partiel s'étende au minimum sur deux mois.

La maman doit communiquer à l'employeur son souhait de travailler à temps partiel par écrit, au plus tard 7 semaines avant la reprise de l'activité.

Attention : Si l'employeur rencontre de grosses difficultés à cette période (manque de main d'œuvre, trop de commandes, problèmes financiers, ou autres), il a le droit de refuser. Dans ce cas précis, l'entreprise doit pouvoir prouver ce qu'elle avance, ce qui se révèle difficile la plupart du temps.

Il n'est pas rare qu'un employeur essaye de contourner la loi pour se libérer de mamans devenues "un poid" pour l'entreprise ! Certaines femmes retrouvent parfois leur poste d'origine et se font licencier à l'issue des 3 mois réglementaires. Les sociétés peuvent aussi se montrer parfois extrêmement rigides en refusant tout compromis.

Certes, les employeurs allemands sont tenus par la loi de réintégrer les mamans au sein de leurs effectifs, mais en revanche, rien ne les oblige à leur attribuer le même poste que celui qu'elles occupaient avant leur congé maternité. Il s'agit là d'un stratagème auquel ont malheureusement recours de nombreuses entreprises.

En effet, l'insatisfaction risque fort d'amener la mère de famille à quitter son poste... Néanmoins, nous suggérons à toute maman sur le point d'abandonner son poste de bien penser aux indemnités de licenciement qu'elle pourrait toucher.

Selon la coach Madeleine Leitner :

"Un congé maternité assez court permettrait d'éviter de mettre un frein à sa carrière. Une personne employée à temps partiel ne travaille généralement plus avec les plus gros clients et n'est plus chargée de projet majeur."

Et même si la difficulté à concilier vie professionnelle et enfants reste considérable, beaucoup de parents optent pour ce mode de vie.

Je m'appelle Sophie, j'ai 32 ans, et je suis maman d'une petite Emma, née il y a huit mois. Travaillant à Berlin dans une entreprise de marketing, j'ai eu la chance de bénéficier du système allemand de congé de maternité et de parentalité, ce qui m'a permis de vivre sereinement cette période si précieuse.

En Allemagne, le Mutterschutz (protection maternelle) commence six semaines avant l'accouchement et se prolonge jusqu'à huit semaines après. Durant cette période, j'ai perçu mon salaire presque intégralement, ce qui m'a permis de me reposer avant la naissance et de me consacrer pleinement à mon bébé après l'accouchement. L'entreprise n'a pas le droit de me licencier durant cette période, ce qui est très rassurant.

Ensuite, j'ai pu bénéficier du Elternzeit, le congé parental, que mon mari et moi avons décidé de partager. En Allemagne, il est possible de prendre jusqu'à trois ans de congé parental, avec une indemnisation partielle par l'État durant les 12 à 14 premiers mois (appelée Elterngeld). Nous avons choisi chacun de prendre six mois afin de profiter pleinement de notre fille. L'Elterngeld représente environ 65 % du salaire net, ce qui demande une adaptation financière, mais nous avions anticipé.

Ce système m'a offert une vraie liberté : celle de me concentrer sur mon rôle de maman sans la pression immédiate du retour au travail. J'ai aussi apprécié le fait que la réintégration professionnelle soit protégée, ce qui me permet de retrouver mon poste ou un emploi équivalent dans mon entreprise.

Aujourd'hui, je suis reconnaissante d'avoir vécu ces mois avec ma fille en toute tranquillité. Ce congé m'a non seulement permis de créer un lien fort avec Emma, mais aussi de mieux organiser mon équilibre entre vie professionnelle et familiale. Mon mari et moi avons vécu une expérience enrichissante en partageant ce temps précieux avec notre enfant.

Si je devais donner un conseil aux futures mamans en Allemagne, ce serait de bien s'informer sur leurs droits et d'anticiper l'aspect financier pour profiter pleinement de cette période sans stress. C'est une opportunité précieuse qu'il ne faut pas hésiter à saisir !

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Olivier Geslin