Les agences transfrontalières pour les candidats franco-allemands
Pour simplifier la réinsertion des demandeurs d'emploi et les placements transfrontaliers entre l'Allemagne et la France, il existe depuis plus de dix ans une coopération entre France Travail et la Bundesagentur für Arbeit. Nous vous présentons le Service de placement transfrontalier de Kehl (Strasbourg / Ortenau) de manière plus détaillée.
2. Une collaboration franco-allemande à succès
3. Les enjeux et défis pour les candidats
4. Le marché de l'emploi transfrontalier franco-allemand en chiffres
Signée en février 2013 par le ministre du travail français Michel Sapin et son pendant allemand Ursula von der Leyen, cette coopération s'apparente à un Pôle Emploi franco-allemand. Elle a débuté avec le Service de placement transfrontalier Strasbourg-Ortenau. S'en est suivi la création de trois autres antennes situées le long de la frontière franco-allemande.
Les services de placement transfrontaliers franco-allemands sont :
SPT Strasbourg - Ortenau : service de placement entre les agences de Strasbourg et d'Offenbourg (créé en février 2013)
SPT Saarland, Lorraine, Kaiserslautern - Pirmasens : service de placement entre les agences de Sarrebruck et Sarreguemines (créé en novembre 2013)
SPT Wissembourg, Haguenau, Landau, Karlsruhe-Rastatt : service de placement du territoire PAMINA (créé en septembre 2013)
SPT Sélestat, Freiburg - Emmendingen : service de placement entre les agences du Haut-Rhin et celles de Fribourg et Lörrach (créé en octobre 2013)
Gamme de services adaptés tant aux candidats qu'aux employeurs
Ces services visent à renforcer l'intégration du marché du travail franco-allemand en soutenant la mobilité des travailleurs et en répondant aux besoins des employeurs des deux côtés de la frontière.
Pour les candidats :
Préparation au marché du travail allemand : participation à des ateliers et réunions d'information pour se familiariser avec les spécificités du marché de l'emploi en Allemagne.
Conseil personnalisé : accompagnement individuel sur les opportunités d'emploi et les conditions du marché du travail dans les zones frontalières.
Aide à la candidature : assistance dans la création de profils sur la plateforme allemande Jobbörse pour accéder aux offres d'emploi outre-Rhin.
Recherche d'offres ciblées : identification régulière d'opportunités correspondant aux compétences et attentes des candidats dans la région visée.
Pour les entreprises :
Recrutement de personnel bilingue : aide à la recherche de candidats maîtrisant le français et l'allemand pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises.
Conseil sur le marché du travail : informations sur la situation du marché de l'emploi dans la région frontalière et sur les équivalences des qualifications professionnelles entre les deux pays.
Recherche de candidats : identification de profils adaptés aux postes à pourvoir et mise en relation avec des demandeurs d'emploi qualifiés.
En réalité, les échanges actifs entre France Travail et la Bundesagentur für Arbeit ne datent pas d'hier. Si les balbutiements de l'agence franco-allemande de Kehl n'ont pas été sans couacs, les résultats des différentes agences de placements transfrontalières ont très vite été concluants.
En 2014, un an seulement après l'ouverture de la première agence à Kehl, 200 candidats français sur les 600 inscrits avaient trouvé un emploi en Allemagne. L'agence transfrontalière avait également su attirer l'attention des employeurs, avec plus de 3000 offres d'emploi publiées.
Plus de 2500 demandeurs d'emploi ont été accompagnés de chaque côté de la frontière durant l'année 2018. À la fin de l'année un demandeur d’emploi sur deux a retrouvé du travail.
Si, de toute évidence, ces coopérations sont un modèle de collaboration internationale, elles ne sont - pour l'instant - mises en place qu'à un niveau régional. Elles ne permettent pas à un Français de postuler dans toute l'Allemagne, ce qui limite évidemment ses chances de trouver un emploi.
Par ailleurs, le candidat doit toujours effectuer lui-même un grand nombre de démarches administratives fastidieuses, comme la reconnaissance de son diplôme ou la valorisation des périodes de formations professionnelles.
Enfin, le pré-requis indispensable est, bien entendu, une bonne maîtrise de la langue du pays dans lequel on postule. Pour augmenter ses chances de trouver du travail, un Français frontalier devra donc apprendre l'allemand.
Selon les chiffres de la Arbeitsagentur et de France Travail, plus de 46 000 transfrontaliers français se rendent chaque jour de l'autre côté de la frontière pour y exercer une activité professionnelle. Ce qui fait donc de l'Allemagne, la troisième destination des travailleurs frontaliers français, devant la Suisse (170 000) et le Luxembourg (70 300).
Environ 30 000 Alsaciens travaillent dans le Bade-Wurtemberg contre 23 000 Lorrains dans les Länder de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat.
Côté allemand, seuls 4 000 personnes font le chemin inverse pour un emploi en Alsace ou en Lorraine. Au vu de la situation actuelle du marché du travail français dans les régions frontalières, il est plutôt rare que les Allemands recherchent du travail en France.
Comme le rappelle Jürgen Becker, Directeur d'agence France Travail Grand Est coordonnateur Service de placement transfrontalier et EURES-T :
"La plupart des offres d'emploi sont en Allemagne et la demande en France."
En effet, le taux de chômage dans la région Grand Est frôlait les 7,4 % au 3e trimestre 2024, tandis que le Bade-Wurtemberg n'avait rien à envier aux pays scandinaves avec un taux à 4,3 %.
En savoir plus :
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Olivier Geslin