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Pourquoi Berlin n'attire plus les candidats français ?

Pourquoi Berlin n'attire plus les candidats français ?

Berlin, ex-capitale branchée de l’Europe, ne fait plus rêver les jeunes talents français. Longtemps perçue comme un eldorado pour les créatifs, développeurs et freelances en quête de liberté, la ville perd de son éclat. Coût de la vie en hausse, marché saturé, climat morose et bureaucratie décourageante : la réalité berlinoise rattrape le fantasme. Pourquoi ce désamour soudain ? Plongée dans une désillusion silencieuse qui pousse les Français à regarder ailleurs.



1. L’origine de l’engouement pour Berlin


1. L’origine de l’engouement pour Berlin

Berlin, ex-capitale branchée de l’Europe, ne fait plus rêver les jeunes talents français. Longtemps perçue comme un eldorado pour les créatifs, développeurs ou freelances en quête de liberté, la ville est aujourd’hui confrontée à un retournement de perception brutal. Alors qu’en 2017, Berlin attirait près de 13 000 nouveaux expatriés français chaque année, ce chiffre a chuté de 25 % entre 2022 et 2024, selon (Berlin.de.

Les raisons de ce désamour sont multiples : explosion des loyers, marché du travail plus compétitif, procédures administratives lourdes et climat peu engageant. Par exemple, le loyer moyen pour un appartement de 2 pièces à Berlin a dépassé les 1 600 € en 2025, selon Numbeo, soit une hausse de plus de 40 % en 3 ans. Les freelances doivent quant à eux naviguer dans un labyrinthe bureaucratique pour obtenir un visa « Freelance » — une procédure qui peut prendre jusqu’à 6 mois, avec des exigences strictes de revenus et de justifications professionnelles (Berlin.de).

"Cette désillusion touche particulièrement les jeunes diplômés et professionnels du numérique, qui avaient auparavant fait de Berlin leur première destination européenne."

Lea Orellana-Negrin
Recruteuse
Eurojob-Consulting

Lea


Désormais, ils se tournent vers des villes comme Amsterdam, Lisbonne ou Munich, perçues comme plus stables, plus accueillantes et économiquement plus intéressantes.



2. Le tournant à partir de 2020

2. Le tournant à partir de 2020

La pandémie de 2020 a marqué un tournant radical dans l’attractivité de Berlin pour les Français. Avant le Covid, la ville jouissait d’une image bohème et dynamique, idéale pour les digital nomads et travailleurs de la tech. Mais le télétravail massif, désormais ancré dans les habitudes, a changé la donne. Pourquoi déménager à Berlin quand on peut travailler pour une entreprise allemande depuis Lyon, Bordeaux ou même Lisbonne, où le coût de la vie est inférieur de 30 % selon Expatistan ?

Dès 2021, le marché de l’immobilier berlinois s’est emballé, dopé par des investisseurs étrangers et une régulation trop lente. Le prix du mètre carré a dépassé les 6 000 € dans plusieurs quartiers, comme Prenzlauer Berg ou Mitte, rendant l’installation difficile pour les jeunes expatriés, selon Immowelt. En parallèle, le gouvernement allemand a mis fin à certaines aides fiscales pour les expatriés et relevé certaines cotisations sociales.

Sur le plan professionnel, les Français ne bénéficient plus du même avantage comparatif. La maîtrise de l’allemand devient incontournable, même dans les entreprises internationales. En 2024, près de 70 % des annonces tech à Berlin exigeaient un niveau d’allemand B2 minimum, selon une étude de StepStone. Ces évolutions ont provoqué un effet domino : Berlin reste dynamique, mais elle n’est plus la destination spontanée et accessible qu’elle était autrefois.



3. Les freins principaux pour les candidats français

3. Les freins principaux pour les candidats français

Derrière le désamour grandissant des Français pour Berlin, se cachent plusieurs obstacles concrets et croissants. Le premier frein, et non des moindres, est le coût du logement. En 2025, le loyer moyen d’un appartement de deux pièces à Berlin s’élève à 1 600 €, selon Numbeo, soit un montant quasiment équivalent à Paris. Pour beaucoup de jeunes candidats français, notamment ceux issus de régions plus abordables, cette flambée rend l’installation inenvisageable sans un poste bien rémunéré ou des économies solides.

Un autre obstacle majeur est la bureaucratie allemande, réputée pour sa rigueur et sa lenteur. Pour un freelance, l’obtention d’un visa nécessite des documents traduits, des lettres de recommandation, des contrats de mission, des bilans financiers... Selon Berlin.de, le délai d’obtention d’un visa freelance dépasse souvent 4 à 6 mois, sans garantie de succès.

S’ajoute la barrière linguistique. Contrairement à l’image anglophone que véhicule la scène start-up berlinoise, l’allemand est indispensable pour de nombreuses démarches : inscription au logement (Anmeldung), contrat de santé, services administratifs, etc. Même dans le secteur de la tech, 70 % des entreprises exigent désormais un niveau B1-B2, selon StepStone.

Enfin, le climat joue un rôle sous-estimé. Les hivers longs, gris et froids (en moyenne 35 jours d’ensoleillement en janvier contre 80 à Nice) démotivent bon nombre de Français du Sud. Ces contraintes cumulées poussent aujourd’hui les talents à privilégier des villes plus simples, plus douces et souvent plus rentables.



4. Les alternatives aux expatriations à Berlin

4. Les alternatives aux expatriations à Berlin
"Face aux contraintes berlinoises, de nouvelles destinations émergent dans les préférences des candidats français. Parmi elles,Munich attire de plus en plus de profils qualifiés grâce à des salaires supérieurs de 10 à 15 % dans le secteur de la tech."

Lea Orellana-Negrin
Recruteuse
Eurojob-Consulting

Lea


La ville, bien que chère, offre une meilleure qualité de vie : proximité des Alpes, climat plus clément, économie plus stable. Les entreprises comme Siemens ou Allianz y recrutent régulièrement des talents internationaux.

Leipzig, surnommée le « nouveau Berlin », séduit par ses loyers modérés (environ 700 € pour un T2) et une scène culturelle en plein essor. La ville propose un bon compromis entre opportunités économiques et accessibilité pour les jeunes diplômés. De nombreuses start-ups y ont délocalisé leur siège pour réduire les coûts, tout en restant attractives pour les talents étrangers.

Vienne représente une alternative hors d’Allemagne, mais dans un environnement germanophone, avec une bureaucratie plus souple, une couverture sociale efficace et une excellente qualité de vie. Selon le classement Mercer, Vienne reste la ville offrant la meilleure qualité de vie au monde depuis plusieurs années.

Enfin, Amsterdam et Lisbonne séduisent pour leur accessibilité linguistique, leur ambiance internationale et leur législation plus simple pour les freelances ou travailleurs à distance. Lisbonne, en particulier, propose un visa digital nomad rapide à obtenir, un climat ensoleillé et des charges sociales plus légères qu’en Allemagne.

Berlin n’est plus la seule option. Aujourd’hui, les Français font preuve de plus de discernement dans leur projet d’expatriation, évaluant chaque paramètre — fiscalité, climat, logement, langues, réseaux — pour optimiser leur qualité de vie autant que leur carrière.



5. Conseils pour réussir son projet professionnel en Allemagne

5. Conseils pour réussir son projet professionnel en Allemagne

Pour les Français qui souhaitent encore tenter l’aventure en Allemagne, une préparation minutieuse est indispensable. La première étape est d’évaluer sa maîtrise de l’allemand. Même si certaines entreprises recrutent en anglais, un niveau B2 est fortement recommandé pour naviguer dans l’administration, obtenir un contrat de location, ou simplement se sentir intégré. Des structures comme le Goethe-Institut ou DeutschAkademie proposent des cours adaptés aux professionnels.

Ensuite, il est crucial de choisir la bonne ville en fonction de son profil. Munich pour les ingénieurs et technophiles ambitieux, Leipzig pour les profils culturels ou alternatifs, Hambourg pour ceux qui cherchent un compromis entre business et qualité de vie.

Sur le plan administratif, préparer en amont les documents essentiels (certificats de travail, diplômes traduits, assurance santé, justificatif de logement) peut faire gagner un temps précieux. Pour les freelances, le visa « Freiberufler » requiert des contrats signés, un business plan, des références et parfois un capital de départ.

Un projet professionnel réussi en Allemagne n’est plus une simple aventure improvisée : c’est une stratégie à bâtir, à sécuriser et à ajuster selon ses priorités. L’époque de l’expatriation « à l’instinct » est révolue — aujourd’hui, c’est la préparation qui fait la différence.

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Olivier

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