Les 10 pièges à éviter lors d’un entretien d'embauche en Allemagne
Lors d'un entretien d'embauche en Allemagne, il est facile de tomber dans certains pièges en tant que candidat français. Les différences culturelles, la manière de se présenter ou encore la compréhension des attentes peuvent créer des malentendus. Pour maximiser vos chances de succès, il est important de savoir comment éviter ces erreurs fréquentes. Dans cet article, nous examinons 5 malentendus fréquents et nous ajoutons quelques conseils pratiques pour adapter votre communication.
2. La formalité excessive : comprendre la culture d'entreprise allemande
3. L'humour mal interprété : adapter son comportement
4. Exprimer sa motivation : éviter la modestie excessive
5. Communication non verbale : l'importance des gestes et de l'attitude
6. "Je dois être parfait" : L'authenticité compte plus que la perfection
7. "Mes qualifications parlent d'elles-mêmes" : L'importance de montrer comment vous les utilisez
8. "Plus je parle, mieux c'est" : La concision est clé
9. "Les questions posées sont une simple formalité" : Tout a un sens
10. "Je ne dois pas poser de questions" : Montrez votre intérêt pour le poste
L’une des principales difficultés pour les candidats français postulant en Allemagne est la barrière linguistique. Même si de nombreuses entreprises internationales basées en Allemagne, comme SAP ou Bosch, utilisent l'anglais dans leurs échanges, la maîtrise de l'allemand reste souvent un atout essentiel. En effet, certains entretiens d'embauche, surtout dans des entreprises locales ou de taille moyenne, sont exclusivement conduits en allemand, et les compétences linguistiques jouent un rôle clé pour les recruteurs.
Il est fréquent de croire que des bases d’allemand suffisent, mais un vocabulaire technique approprié ainsi qu’une maîtrise de l’allemand professionnel peuvent faire toute la différence. Par exemple, un ingénieur postulant chez Siemens devra être capable de discuter de concepts complexes, de technologies et de méthodologies spécifiques à son secteur en allemand.
Cela dit, il ne s’agit pas seulement de bien parler la langue, mais aussi de comprendre les subtilités culturelles. En Allemagne, la communication est plus directe et pragmatique qu'en France. Cela peut être perçu comme une certaine froideur, mais il s’agit en réalité d’une approche très efficace et centrée sur les résultats. Être capable de répondre avec clarté et précision en allemand est donc un atout majeur.
Pour réussir votre entretien, il est conseillé de vous entraîner avec des exercices de simulations d'entretien en allemand ou de suivre des cours de perfectionnement linguistique. Par exemple, des organismes comme Goethe-Institut offrent des cours spécifiquement orientés vers l'allemand professionnel, qui peuvent aider à améliorer la maîtrise de la langue dans un contexte de travail.
Il est important de connaître le vocabulaire spécialisé de votre domaine. Si vous travaillez dans l’informatique, par exemple, apprendre des termes techniques en allemand, comme "Netzwerk" (réseau) ou "Datenbank" (base de données), sera indispensable. Si vous postulez dans un domaine technique, faites un effort pour utiliser les bons termes lors de l'entretien. De nombreuses entreprises allemandes, comme Volkswagen, apprécient que leurs candidats démontrent une bonne compréhension de la terminologie.
Enfin, si vous n'êtes pas encore à l’aise avec l’allemand, n’hésitez pas à être transparent sur votre niveau tout en montrant votre motivation à l'améliorer rapidement. Indiquer que vous suivez des cours ou que vous prévoyez de vous immerger dans la langue après votre arrivée en Allemagne peut montrer votre engagement à réussir dans un environnement germanophone.
L’une des principales différences culturelles que les candidats français rencontrent lors d’un entretien en Allemagne est le haut niveau de formalité. Contrairement à la France, où une certaine convivialité est souvent attendue dès les premières interactions, le monde professionnel allemand met un point d’honneur à respecter une distance hiérarchique et des règles de politesse strictes.
Dans de nombreuses entreprises, comme Deutsche Bank ou Allianz, il est primordial d’utiliser les titres professionnels et les formules de respect. On s’adresse toujours à son interlocuteur en utilisant "Herr" (Monsieur) ou "Frau" (Madame) suivi de leur nom de famille. Cette forme de politesse peut sembler rigide à un candidat français, mais elle reflète en réalité un profond respect pour la hiérarchie et le rôle de chacun dans l'entreprise.
Cette approche formelle s'étend aussi à la manière dont les candidats doivent se présenter. En France, il est parfois accepté de se montrer un peu décontracté pour briser la glace. En Allemagne, ce serait mal perçu lors des premières rencontres professionnelles. Le recruteur s'attend à une attitude sérieuse et un comportement rigoureux dès le premier contact, que ce soit à travers la tenue vestimentaire (généralement très soignée, costume-cravate pour les hommes, tailleur pour les femmes) ou la manière de s’exprimer.
Un autre aspect à comprendre est le respect des règles et procédures. Les entreprises allemandes comme Daimler accordent une grande importance à la ponctualité et à la préparation. Arriver à l'heure à un entretien, voire quelques minutes en avance, est un signe de respect pour le temps de l’interlocuteur.
Lors de l’entretien, les réponses attendues sont souvent plus directes et précises qu’en France. En Allemagne, l'efficacité est valorisée et la discussion doit rester centrée sur les résultats et les compétences. Évitez donc les digressions et les anecdotes trop personnelles, qui peuvent être vues comme une perte de temps. Pour illustrer cela, dans une entreprise comme BASF, les recruteurs apprécieront que le candidat soit capable de se concentrer sur l'essentiel : quelles compétences peut-il apporter à l’entreprise et comment peut-il contribuer de manière efficace ?
Pour réussir votre entretien, il est donc essentiel de bien comprendre cette culture d’entreprise, d’adopter une attitude formelle et respectueuse, et de se montrer prêt à intégrer les codes rigoureux du milieu professionnel allemand.
L’humour peut être un atout dans un environnement professionnel, mais il est important de savoir quand et comment l’utiliser, surtout lors d’un entretien d’embauche en Allemagne. En France, il est courant d'utiliser des blagues ou des traits d'humour pour détendre l'atmosphère et créer un lien rapide avec le recruteur. Cependant, en Allemagne, l’humour est beaucoup plus réservé et rarement utilisé dans un cadre formel, comme un entretien.
Le risque d’utiliser l'humour trop tôt ou maladroitement est de nuire à votre image de professionnalisme. Les recruteurs allemands sont connus pour leur approche pragmatique. Ils attendent de la part du candidat une attitude sérieuse et centrée sur les compétences. Une tentative d'humour déplacée peut être mal interprétée comme un manque de sérieux ou de respect pour l’entretien. Cela peut également rendre vos propos moins clairs, surtout si la blague repose sur des jeux de mots ou des références culturelles qui ne sont pas partagées.
L’une des erreurs les plus fréquentes des candidats français est de vouloir détendre l’atmosphère avec des blagues ou des remarques légères, en pensant que cela créera une meilleure connexion avec l’interlocuteur. En réalité, cela peut produire l’effet inverse. Dans un contexte professionnel allemand, il est plus important de montrer que vous êtes capable de rester concentré sur les questions sérieuses. Bien sûr, cela ne signifie pas qu’il faille paraître froid ou distant, mais plutôt qu’il est préférable d’adopter un ton mesuré et respectueux.
Si vous ressentez le besoin de créer une atmosphère détendue, faites-le plutôt par le biais d’un langage courtois et d’un sourire sincère, tout en respectant la distance professionnelle attendue. Réservez l’humour pour des situations plus décontractées, après avoir intégré l’équipe ou lorsque vous êtes certain que cela sera bien accueilli.
Un autre malentendu fréquent chez les candidats français postulant en Allemagne est d’avoir tendance à se montrer trop modeste lors d’un entretien. En France, la modestie est souvent perçue comme une qualité, et les candidats peuvent hésiter à trop parler de leurs succès ou à mettre en avant leurs réalisations de peur de paraître arrogants. Cependant, en Allemagne, les recruteurs s'attendent à ce que les candidats soient capables de parler ouvertement de leurs réussites et de leurs compétences sans détour.
Dans des entreprises allemandes comme Adidas ou Bayer, les recruteurs apprécient les candidats qui montrent clairement leur motivation et savent se vendre de manière directe et transparente. Cela ne signifie pas qu'il faut être prétentieux, mais il est important d’être capable de parler de ses réalisations concrètes et de ses compétences avec assurance. Par exemple, au lieu de dire simplement que vous avez travaillé sur un projet, expliquez comment vous l'avez mené à bien et quels résultats vous avez obtenus. Les recruteurs allemands sont très sensibles aux chiffres et aux résultats mesurables. Ainsi, mentionner que vous avez augmenté les ventes de 20 % ou que vous avez optimisé un processus de travail, réduisant les coûts de 15 %, aura un impact significatif.
Un autre point crucial est de montrer comment vos compétences peuvent s'intégrer dans le poste proposé. Il ne suffit pas de lister vos qualifications ; vous devez établir un lien clair entre vos expériences passées et les exigences du poste. Les recruteurs veulent comprendre en quoi vos compétences spécifiques vous permettront de contribuer au succès de l’entreprise. Par exemple, si vous postulez pour un emploi chez Volkswagen, parlez de la manière dont votre expertise en gestion de projets automobiles ou en ingénierie mécanique pourrait répondre aux besoins actuels de l’entreprise dans un contexte de transformation technologique (électromobilité, digitalisation, etc.).
Il est crucial de démontrer votre motivation à rejoindre l’entreprise en particulier, plutôt que de simplement chercher un emploi. Vous devez expliquer pourquoi vous êtes intéressé par l’entreprise et le poste. Un candidat qui exprime un réel intérêt pour l’entreprise, sa culture et ses projets futurs sera beaucoup plus apprécié qu’un candidat qui semble simplement vouloir obtenir n'importe quel emploi. Par exemple, si vous postulez chez une entreprise innovante comme Zalando, il peut être intéressant de mentionner que vous suivez de près leurs dernières innovations dans le commerce en ligne et que vous êtes motivé à contribuer à cette dynamique.
La communication non verbale joue un rôle crucial lors d'un entretien d'embauche, et en Allemagne, ce facteur est souvent plus important qu’on ne le pense. Bien que les compétences et les qualifications soient au centre de la discussion, la manière dont vous vous présentez à travers vos gestes, votre posture et votre attitude en dit long sur votre professionnalisme. En tant que candidat français, il est essentiel de comprendre les codes de la communication non verbale dans le cadre professionnel allemand, où l’expressivité corporelle est souvent plus discrète qu’en France.
En Allemagne, la gestuelle excessive ou un contact visuel trop intense peuvent être mal interprétés. Un contact visuel direct est apprécié, car il démontre l’engagement et la sincérité du candidat, mais il ne doit pas devenir oppressant. Il faut trouver le bon équilibre : maintenir un contact visuel régulier sans être intrusif.
De même, les gestes trop amples peuvent être perçus comme une nervosité excessive ou un manque de professionnalisme. En France, les gestes sont souvent un moyen d’accompagner le discours et d’ajouter une touche de dynamisme, mais en Allemagne, ils sont plus restreints. Une gestuelle discrète et contrôlée est davantage valorisée, car elle traduit une certaine maîtrise de soi et une approche réfléchie de la situation. Les candidats qui adoptent une posture droite, des gestes mesurés et un ton calme envoient un message de sérieux et de fiabilité, deux qualités très prisées dans le milieu professionnel allemand.
L’attitude corporelle est tout aussi importante. Votre posture pendant l’entretien doit être à la fois détendue et professionnelle. Une posture trop rigide peut vous faire paraître mal à l’aise, tandis qu'une posture trop décontractée risque de sembler irrespectueuse. Assurez-vous de garder une posture droite, les épaules légèrement en arrière, sans vous affaler dans votre siège. Un sourire sincère, même discret, peut aussi être un moyen efficace de montrer votre ouverture et votre positivité, sans pour autant tomber dans la familiarité.
Les recruteurs allemands sont également attentifs à la ponctualité et à la manière dont vous gérez le temps pendant l’entretien. Cela reflète une capacité à organiser ses idées de manière concise, un aspect très valorisé dans la culture allemande axée sur l’efficacité.
Beaucoup de candidats français postulant en Allemagne tombent dans le piège de penser qu’ils doivent absolument se montrer parfaits lors de l’entretien, en ne dévoilant aucune faiblesse et en ne présentant que leurs meilleurs aspects. Cependant, cette approche peut se retourner contre eux. En effet, les recruteurs allemands savent pertinemment que personne n’est parfait, et ils apprécient davantage les candidats qui font preuve d’authenticité et de sincérité, plutôt que ceux qui cherchent à masquer leurs faiblesses derrière une façade impeccable.
En effet, les recruteurs veulent évaluer non seulement vos compétences actuelles, mais aussi votre potentiel de développement. Par exemple, si vous savez que la gestion du temps est un point faible pour vous, plutôt que de tenter de le cacher, il est préférable d’en parler ouvertement en expliquant les mesures que vous avez mises en place pour améliorer cet aspect de votre travail (utilisation d’outils de gestion de projets, organisation stricte de votre emploi du temps, etc.). Cette approche démontre que vous avez une bonne auto-évaluation de vos capacités et que vous êtes proactif dans votre développement personnel.
Le stress de vouloir paraître parfait peut également nuire à la fluidité de votre entretien. En essayant de contrôler chaque détail et de cacher vos imperfections, vous risquez de paraître tendu et artificiel, ce qui peut nuire à la qualité de votre échange. Par exemple, dans des secteurs exigeants comme celui de l’ingénierie, les recruteurs privilégient les candidats qui peuvent garder leur calme sous pression tout en étant honnêtes sur leurs capacités réelles.
Être authentique ne signifie pas se concentrer uniquement sur ses faiblesses, mais savoir équilibrer le discours entre ses réussites et ses points d’amélioration. Les recruteurs allemands valorisent les candidats capables d’admettre leurs erreurs tout en montrant qu'ils savent tirer des leçons de celles-ci. Par exemple, vous pouvez partager une situation professionnelle où vous avez commis une erreur, puis expliquer comment vous l'avez corrigée et ce que vous en avez appris. Cette démarche est bien plus valorisée qu'une tentative de dissimuler vos imperfections, car elle met en lumière votre capacité à évoluer et à progresser.
Cette sincérité vous permet aussi de mieux gérer les attentes du recruteur. En Allemagne, il est primordial d’aligner clairement les attentes entre l'employeur et l'employé dès le départ. Si vous vous présentez comme quelqu’un de "parfait", vous risquez de créer des attentes irréalistes. En revanche, en montrant qui vous êtes vraiment, avec vos forces et vos domaines de progression, vous établissez une base de confiance qui peut mener à une meilleure intégration dans l’entreprise.
Un autre malentendu fréquent lors d’un entretien en Allemagne est de penser que vos qualifications et diplômes parlent d’eux-mêmes. En tant que candidat français, vous pourriez croire qu’un bon CV et de solides expériences professionnelles suffiront à convaincre un recruteur. Cependant, en Allemagne, les employeurs s’attendent à ce que vous expliquiez clairement comment vous avez utilisé vos compétences dans des situations concrètes et comment cela peut être bénéfique pour leur entreprise.
Dans des entreprises comme BMW ou Daimler, les recruteurs vont au-delà de la simple lecture de vos qualifications. Ils cherchent à comprendre comment vous mettez en pratique vos connaissances et compétences dans des situations professionnelles réelles. Il ne s’agit pas seulement de montrer que vous avez tel ou tel diplôme, mais de démontrer comment ces qualifications se traduisent par des actions concrètes, des résultats et une valeur ajoutée pour l'entreprise.
Par exemple, si vous postulez pour un poste dans le domaine de l’ingénierie, il ne suffira pas de mentionner que vous avez une maîtrise en ingénierie mécanique. Vous devrez également expliquer comment vous avez appliqué vos compétences dans des projets spécifiques, quels résultats vous avez obtenus et, surtout, comment ces expériences sont pertinentes pour le poste que vous visez. Si vous avez travaillé sur un projet de conception de moteurs chez Bosch, mentionnez les défis auxquels vous avez été confronté, les solutions techniques que vous avez mises en place et les résultats obtenus. Ce genre d’explication démontre non seulement vos compétences techniques, mais aussi votre capacité à résoudre des problèmes concrets.
Un autre aspect crucial est de montrer comment vos compétences comportementales (soft skills) s’alignent avec les attentes de l’entreprise. Par exemple, les recruteurs en Allemagne accordent une grande importance à la collaboration en équipe. Il est donc essentiel de démontrer, à travers des exemples concrets, comment vous avez travaillé au sein d’équipes, comment vous avez contribué à des projets collectifs et comment vous pouvez vous adapter à la culture d'entreprise allemande, qui valorise l'efficacité et la coopération.
Enfin, n’oubliez pas de relier vos expériences professionnelles aux objectifs spécifiques du poste pour lequel vous postulez. Ne vous contentez pas de faire un inventaire de vos compétences, mais montrez comment elles répondent aux besoins de l’entreprise. Par exemple, si vous postulez pour un poste en marketing, expliquez comment vos campagnes passées ont généré des résultats mesurables (croissance des ventes, augmentation du trafic en ligne, etc.) et comment vous pouvez apporter cette expertise pour développer la marque sur le marché allemand.
Un des malentendus courants chez les candidats français lors d’un entretien en Allemagne est de penser que parler beaucoup permet de mieux se faire connaître et de laisser une impression durable. Cependant, en Allemagne, la concision est une qualité très appréciée. Les recruteurs allemands valorisent des réponses claires, directes et bien structurées, où chaque mot compte. Trop parler, en revanche, peut donner l'impression que vous ne maîtrisez pas votre sujet ou que vous êtes incapable de synthétiser vos idées.
Il est facile de tomber dans le piège de vouloir partager un maximum d’informations sur ses compétences et expériences, mais cela peut rapidement devenir contre-productif. Les recruteurs peuvent se sentir débordés par trop de détails ou perdre de vue le fil conducteur de votre discours. En fin de compte, ils pourraient avoir du mal à saisir les points clés que vous essayez de transmettre. C’est pourquoi il est important de prioriser l’essentiel et d’aller droit au but. Par exemple, au lieu de raconter toutes les étapes d'un projet que vous avez mené, concentrez-vous sur les aspects les plus pertinents pour le poste, tels que les défis majeurs, les solutions que vous avez apportées et les résultats obtenus.
Prenons l'exemple d'un entretien pour un poste en gestion de projet. Il ne sera pas nécessaire de détailler chaque projet auquel vous avez participé dans votre carrière. Mieux vaut choisir un ou deux exemples précis et expliquer comment vous avez géré des situations complexes, en mettant en avant les compétences spécifiques qui sont en adéquation avec les besoins du poste. Cela permet de donner une image claire et focalisée de votre expertise, sans submerger le recruteur d’informations superflues.
En Allemagne, le respect du temps de parole et la capacité à synthétiser vos réponses sont perçus comme des signes de professionnalisme et d’organisation. Les entreprises allemandes attendent des candidats qu'ils soient capables de communiquer efficacement, de manière concise et précise. Si vous vous étendez trop sur des détails secondaires, vous risquez de perdre l'attention de votre interlocuteur, et ce dernier pourrait ne plus se souvenir des points essentiels que vous vouliez mettre en avant.
Pour éviter cet écueil, il est conseillé de préparer vos réponses à l’avance, en réfléchissant à ce que vous souhaitez vraiment communiquer. Identifiez trois ou quatre points clés qui mettent en valeur vos compétences et expériences pertinentes pour le poste, et entraînez-vous à formuler ces idées de manière succincte. Cela montrera que vous avez compris les attentes du recruteur et que vous savez répondre aux questions de manière ciblée.
Un des malentendus fréquents chez les candidats français lors d’un entretien d’embauche en Allemagne est de penser que certaines questions sont posées par simple courtoisie ou pour remplir le temps. En réalité, chaque question posée a un objectif précis, même celles qui peuvent sembler banales ou secondaires. Les recruteurs allemands utilisent souvent ces questions pour évaluer des aspects cachés de votre personnalité, vos valeurs, ou encore votre capacité à vous intégrer dans la culture d’entreprise.
Par exemple, une question sur vos loisirs ou vos centres d’intérêt peut sembler anodine. Cependant, elle permet au recruteur d’évaluer si vous êtes quelqu’un de bien équilibré et de comprendre comment vous gérez votre temps libre. Vos activités en dehors du travail peuvent révéler des compétences transférables, comme le leadership ou le travail d’équipe. Par exemple, si vous pratiquez un sport collectif, cela peut démontrer votre capacité à bien fonctionner au sein d’une équipe, une qualité particulièrement recherchée dans des entreprises où la collaboration est essentielle au succès des projets.
De même, une question sur vos livres ou podcasts préférés peut être un moyen subtil de découvrir votre curiosité intellectuelle ou votre intérêt pour le développement personnel. Si vous mentionnez un livre sur le management ou le développement des compétences, vous montrez indirectement que vous êtes attentif à l'amélioration continue de vos compétences professionnelles, une qualité très valorisée en Allemagne, notamment dans des secteurs en constante évolution comme la technologie ou l’ingénierie.
Il est donc essentiel de ne pas sous-estimer la portée de ces questions apparemment légères. Les recruteurs allemands utilisent souvent ces moments pour évaluer votre capacité à réfléchir rapidement, à vous adapter aux situations inattendues et à vous dévoiler sous un autre angle que celui purement technique. Ne répondez pas de manière automatique ou désinvolte. Prenez le temps de réfléchir à ce que la question pourrait chercher à révéler et utilisez-la comme une opportunité pour montrer une facette de votre personnalité qui pourrait plaire au recruteur.
Prenons l’exemple d’une question sur vos voyages. Un recruteur pourrait vous demander quel pays vous aimeriez visiter. Ce type de question permet d’évaluer votre ouverture d’esprit et votre capacité à évoluer dans un environnement international, une compétence très importante dans une entreprise mondialisée. Répondre en expliquant que vous aimez découvrir de nouvelles cultures ou que vous êtes fasciné par les technologies d’un pays en particulier peut démontrer votre intérêt pour l’international et votre volonté d'apprendre de nouvelles choses, des qualités souvent recherchées chez les candidats.
L’un des malentendus les plus fréquents chez les candidats est de penser qu’il n’est pas nécessaire de poser des questions à la fin de l’entretien, de peur de paraître mal préparé ou trop exigeant. Pourtant, en Allemagne, ne pas poser de questions peut être perçu comme un manque d’intérêt pour le poste ou pour l’entreprise. Les recruteurs s'attendent à ce que les candidats aient réfléchi en amont à des questions pertinentes, prouvant qu'ils se sont bien préparés et qu'ils souhaitent vraiment comprendre les enjeux du poste et la culture de l’entreprise.
Poser des questions n’est pas seulement une façon de montrer votre intérêt, c’est aussi l'occasion pour vous d’évaluer si le poste vous correspond. Les recruteurs allemands apprécient les candidats qui prennent le temps de poser des questions réfléchies, car cela démontre que vous êtes proactif et que vous envisagez sérieusement l'opportunité. Par exemple, vous pourriez poser des questions sur les projets à venir, sur les défis que l’entreprise doit relever ou sur la culture de travail. Cela montre non seulement que vous êtes intéressé par le poste, mais aussi que vous avez une approche analytique et que vous êtes prêt à contribuer à la réussite de l’entreprise.
En posant des questions comme « Comment définissez-vous le succès dans ce rôle ? » ou « Quels sont les principaux défis que l’équipe devra relever dans les six prochains mois ? », vous montrez au recruteur que vous cherchez à comprendre les attentes liées au poste et que vous vous projetez déjà dans la fonction. Ce type de question est particulièrement pertinent dans des entreprises où les nouveaux collaborateurs sont souvent impliqués dans des projets complexes dès leur arrivée.
Il est également intéressant de poser des questions sur la culture d’entreprise et les opportunités de développement professionnel. Demander comment l’entreprise accompagne le développement des compétences ou quelles sont les possibilités de promotion interne peut montrer que vous avez une vision à long terme et que vous souhaitez évoluer au sein de l’entreprise. Par exemple , poser des questions sur les programmes de formation continue ou sur la gestion des carrières peut démontrer que vous vous souciez de votre progrès professionnel et que vous êtes engagé dans votre propre développement.
Enfin, vous pouvez également aborder des aspects plus pratiques, comme les conditions de travail, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ou les possibilités de télétravail. Cela est particulièrement pertinent dans des entreprises où la flexibilité du travail et l'innovation en matière de conditions de travail sont des points forts. Cependant, il est important de formuler ces questions avec tact pour ne pas paraître trop axé sur vos avantages personnels. Par exemple, vous pourriez demander « Comment l’entreprise soutient-elle l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ? », plutôt que de poser directement la question des horaires ou des congés.
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Jérôme Lecot